Le permacomputing: Jouer sans détruitre la planète

Si vous vous souvenez de ma dernière chronique, je vous parlais de GTA, la supercélèbre franchise. Je vous ventais des graphismes ultra réalistes, un monde hyper large à explorer, des centaines d’interactions. Cette puissance a un coût, le jeu pèse environ 120 go. Pour faire tourner ce genre de jeu, il faut un bon ordinateur avec beaucoup de place dans son disque dur. Pour info, la plupart des ordinateur de bureau lambda démarrent avec 120 go de mémoire. Ce qui veut dire que soit tu ne fais absolument que ça sur ton ordi, soit tu investi dans du matériel plus performant. Bien sûr, la consommation en électricité grimpe avec, si tu joues régulièrement, tu peux investir dans ta propre petite usine nucléaire à la maison. La classe. Petite info au passage, ce jeu est sorti en 2013, je vous laisse imaginer les proportions folles qui vont arriver dans les années à venir.

Et ça représente quoi en terme de CO2?

Alors ça, j’ai désespérément cherché des sources fiables et des chiffres : impossible de trouver quelque chose qui tienne la route. Cetre question rejoint celle du coût de la technologie de manière générale: on ne sait pas réellement quel est l’impacte sur notre planète. C’est un peu comme les calories durant le repas de Noël. Ah on sait que c’est beaucoup, mais pour être vraiment précis, là on galère. Donc la seule chose que je peux vraiment vous certifier: les jeux-vidéos, ça pollue. Les jeux vidéos surpuissants, ça pollue de façon surpuissante.

Du matériel inutile aussi.

L’industrie du jeux-vidéo cherche à faire du bénéfice et pour ça à sortir de nouveaux produits. Le capitalisme moderne, pas besoin d’en faire un cours d’économie. Seulement, pour s’adapter à cette amélioration technologique, on doit sans cesse s’acheter de nouveaux trucs qui finiront tôt ou tard à la poubelle. Je vous parlais plus tôt des ordinateurs plus performants mais pas que! Par exemple, très sincèrement, qui a encore des manettes WII à la maison? Qui a encore une nintendo DS? On a sorti des milliers de gadgets qui sont actuellement dans des décharges.

Est-ce que ça se recycle?

C’est là qu’intervient le permacomputing. Le but est de repenser les jeux vidéos, et plus largement la technologie, de manière minimaliste. On va faire des programmes légers, qu’on peut faire tourner sur navigateur ou sur n’importe quel ordinateur, même ancien, bon marché ou alimenté grace à des pommes de terre. Des piles pommes de terre, oui, ça existe.

Qui sont ces permacomputeur?

Plus que des personnes, c’est une communauté. Des personnes passionnées qui veulent repenser la technologie à travers le monde. Ils et elles organisent des « jam », des sortes de jam sessions mais où on code des vidéos. Ouais, ça fait très nerd dit comme ça mais c’est peut-être notre avenir. Par exemple, une équipe à marseille a recrée le jeu DOOM, mais une version qui pèse seulement 11 mega octet et qui se passe dans un sauna bdsm… J’ai jamais dis que tout serait normal dans cet univers!

Ils le trouvent où ce matériel?

Là aussi on réutilise ce qui traîne. Les vieilles gamboy, tablettes, jouets pour enfants. Les vieux circuits électroniques sont démonté pour être réanimés. L’esprit permaculture va plus loin que le jardinage en optimisant nos ressources à leur maximum. Pour moi, c’est ce qui se rapproche le plus de l’art.

Un grand remplacement de nos jeux?

Je dois dire que j’ai un doute. L’industrie du jeu vidéo est lourde, elle pèse des milliards de dollars à travers le monde. Je vois mal comment les grandes entreprises pourraient s’y intéresser et le publique devient habitué à de la grosse qualité. Du de jouer à des petits jeux pixélisés quand tu as tellement mieux. Néanmoins, j’aime le courant de pensée derrière et peut-être qu’on pourra ainsi redonner du pouvoir aux petits développeurs et développeuses.

_

Chronique : Laure
Animation : Emma
Réalisation : Candice
Crédit Image: ©Creative common 2024
Première diffusion antenne : 27 Janvier 2025
Publié le 10 Février 2025

Une publication de Laure