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Le 22 décembre, Porteous a fêté Noël avant l’heure en proposant une soirée festive hors du temps

Aller à Porteous, c’est un peu comme partir en voyage : franchi le pont Butin on est plus vraiment à Genève. Bientôt un quartier de villas privilégiées, méconnu, s’offre à nous. Passé la pluie, il fait une température étonnamment clémente pour la saison, réchauffement climatique oblige. Déjà les éclaircies laissent apparaître une lune presque encore pleine. Et la route descend, car oui l’on descend à Porteous, il est impossible d’accéder en voiture ce qui participe sans doutes au charme de l’endroit. La route s’arrête et laisse place à un chemin piétonnier, pour se plonger dans ce bras du Rhône presque oublié.

Quelques guirlandes lumineuses le long du chemin nous confirment que l’on est sur la bonne voie. Qui pourrait penser qu’au bout de cet épais bois, se dévoile une esplanade au bord du Rhône, surplombée d’un bâtiment aux allures de vaisseau amiral ? A Porteous les contrastes sont saisissants. Un complexe industriel appartenant aux SIG et dont le bâtiment constitue une sorte d’extension d’un côté, et de l’autre côté du Rhône, une nature sauvage et intacte. Au loin les tours du Lignon comme un rappel de la civilisation au milieu de ce décor rétro-futuriste.

L’accueil est chaleureux, les visages souriants et détendus. Au rez-de-chaussée on retrouve un célèbre piano qui a migré de son radeau de fortune vers un refuge plus clément, une hibernation salutaire qui permettra aussi aux musiciens en herbe de laisser libre cours à leur inspiration au long de la soirée. On gravit quelques marches pour découvrir une halle industrielle aux dimensions de cathédrale. A Porteous les volumes laissent rêveurs de par leur ampleur et offrent une acoustique unique que les programmateurs ont su valoriser brillamment.

Alice en trio

C’est « Alice » en formule trio a cappella qui ouvre la marche, profitant des sonorités de ce lieu pour donner de la voix et remplir l’espace tout en finesse et en fragilité. Cette première partie achevée, on se repose brièvement les oreilles avant la suite. « Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp » assurera la deuxième partie de soirée. Une formation à la hauteur de l’ampleur des lieux. On croit voir double : Deux batteries, deux contrebasses, deux xylophones, deux guitares, deux cuivres pour trois violons et une violoncelliste. Quatorze musiciens hors du commun occupent la scène. Dans ce lieu aux sonorités si particulières l’Orchestre Tout Puissant se fond dans le décor, la salle et les musiciens ne font qu’un avec le public, une communion rare : une énergie incroyable se dégage de cette scène. Les spectateurs, conquis, danseront sur les rythmes effrénés de l’Orchestre qui sait si bien mêler les chants vocaux, aux violons, à la guitare électrique et au xylophone pour livrer une mélopée psychédélique, envoûtante et définitivement festive. Attention l’Orchestre Tout Puissant est contagieux et le public, venu en nombre, sera subjugué.

Une partie de l’Orchestre

Une annonce au micro juste avant le rappel : « Dj Mich », qui terminera cette soirée aux platines, a égaré son sac avec ses trésors : vinyles et CD. Stupeur. Se pourrait-il qu’ils aient été subtilisés ? Non, pas de vol à Porteous, les vinyles ont été retrouvés, mais de la solidarité. On aidera le groupe à rapporter à pieds sur les trois cents mètres de bois, seulement éclairés par la lune, et parfois sur des brouettes, l’imposant matériel nécessaire à cette soirée magique.

Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp au complet

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Rédaction, mise en ligne, photos : Charly
Publié le 23 décembre 2018 à 16h04

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Une publication de Charly


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