Zootopia 2 : un second opus rythmé mais sans charme

Un bon Walt Disney, voilà ce que je me disais en allant au cinéma ce mardi. L’air était frais, les premières décorations de noël fleurissaient dans la rue, un petit parfum de fêtes embaumait ma matinée avec ce joli cadeau qui était censé m’attendre quelques minutes plus tard… Zootopia 2. La journée commençait bien. Surtout que le un m’avait totalement enthousiasmé. C’était un vrai bon film avec une excellente intrigue, des personnages attachants et pas une seconde d’ennui. Il était entré sans prévenir dans mon Top 5 des films d’animation.
Jusqu’ici tout allait bien Lionel… enfin… jusqu’à ce que je vois le film en fait. Car on ne va pas passer par quatre chemins Zootopia 2 n’est pas du tout au niveau du premier. La légèreté et le rythme ont fait place à une réalisation poussive, la lourdeur a remplacé l’humour… On est déçu et pas en bien. Bon je suis la maintenant donc je vais quand même présenter le film succinctement. Déjà on retrouve les deux personnages principaux du premier opus : judy hopps , la lapine dont le rêve était d’être officier de police et Nick Wilde, un renard arnaqueur. Les deux vont mener une enquête pour contre le complot ourdi par les Lynx contre les reptiles. Car oui pour rappel, Zootopia est le nom d’une mégalopole de type New York ou Hong Kong habité uniquement d’animaux évidemment très différents.
Zootopia parlait de façon ludique et marrante de l’acceptation des différences dans une société : comment une souris et un éléphant pouvait être pote ou un rhinocéros et un flamant rose vivre une histoire d’amour. Bref célébrer le vivre ensemble tout en se moquant gentiment des clichés : de la lenteur du paresseux pour délivrer une information ou du renard filou mais sympathique vivant en marge de la société par exemple. Ça se jouait des stéréotypes en nous divertissant par un univers riche et diversifié, par la subtilité des caractères et des rapports sociaux et par une bonne humeur contagieuse. Ce qui n’est plus vraiment le cas dans le deuxième opus.
Mais bon je suis quelqu’un de sympathique alors je vais d’abord lister quelques points positifs du film : l’esthétique toujours très recherché avec de très beaux univers comme le marais aux reptiles ou encore le marais aux reptiles, il y également de nouveaux personnages qui apportent un poil de nouveauté, et si vous le voyez le film en VO sous-titré ; bah il n’y a pas de fautes d’orthographe aux sous titres, génial non?

Le principal problème de Zootopia 2 c’est son côté resucée sans âme du 1. C’est un peu comme manger un petit écolier et ensuite passer à la marque distributeur. Tu reconnais les marqueurs mais le charme n’y est pas. Zootopia 2 c’est une version discount du 1 : une intrigue moins prenante et moins bien menée, un humour pataud et pratiquement inexistant, des personnages moins subtiles et moins bien incarnés, un rythme poussif, une nouvelle chanson de Shakira mais encore plus consensuel et fade (fallait le faire quand même). En résumé un grand manque d’originalité et d’audace, une forme de paresse qui rend ce film insipide.

Je suis un peu comme un amoureux déçu, j’arrivais plein d’espoir à un date m’attendant à 2 heures de complicité et d’humour avec Salma Hayek et finalement je parle boulot, Linkedin in et développement personnel avec une quarantenaire en reconversion. Parce qu’en plus il faut imaginer que les scénaristes, craignant que la métaphore d’une cité cosmopolite d’animaux ne soit pas assez explicite ont eu besoin de surligner cela avec des dialogues d’une lourdeur incommensurable et ce plusieurs fois dans le film; du genre :

Scène 1 : on pose les enjeux :
Voix 1 : je suis tellement heureux de faire équipe avec toi, je suis sûr que nos différences vont s’additionner pour créer une magnifique valeur ajoutée !
Voix 2 : oh oui c’est certain notre complémentarité dû à nos différences permettra à la société de mieux solutionner ses problèmes

Scène 2 : c’est le moment du problème dans l’intrigue
Voix 1 : jamais je n’aurais cru que je dirais ça mais je crois qu’il vaut mieux que chacun parte de son côté, c’est triste mais c’est mieux comme ça.
Voix 2 : oui la société a raison, c’est très triste mais nous sommes différents et ça ne fonctionne pas

Scène 3 : la plus longue c’est un peu la conclusion il faut imaginer 5 minutes de développement personnel ressenti 2h30
Voix 1 : finalement je suis tellement content que l’on fasse équipe
Voix 2 : même si on est différent on est complémentaire
Voix 1 : être différent c’est vraiment une chance et une force
Voix 2 : je n’aurais jamais cru être aussi content de te revoir même si tu es une lapine
Voix 1 : j’ai toujours su que l’on se retrouverai car l’union des différentes fait la force des grandes équipes

Je vais arrêter là tu vois le genre. Le problème n’est pas l’idée derrière, elle est noble mais c’est la niaiserie que l’on utilise pour la faire passer. Niaiserie non présente dans le premier opus ce qui permettait d’ailleurs de beaucoup mieux véhiculer le message de tolérance.

Écoute on se retrouve ici dans le cas classique d’une suite avec un studio souhaitant reprendre les ficelles d’un succès critique et populaire mais dont le charme a été perdu en route (probablement à cause de réalisateurs et de scénaristes non revenus sur le 2). Bref je suis le premier attristé mais la bonne nouvelle, finalement ; en tapant fort sur le film, je créé peu d’espoir. C’était ainsi mon petit cadeau de Noël ce soir, livrer une critique acerbe et virulente de Zootopia 2 afin que les spectateurs – qui devront dans tous les cas accompagner leur enfant voir le film, n’en attendent rien et puissent être éventuellement agréablement surpris. C’est à la fois machiavélique et bienveillant, et pour reprendre un des thèmes du film mais également une chanson de Julien Clerc – oh ça va j’ai entendu du Jane Birkin à l’antenne- machiavélisme et bienveillance c’est ma différence à moi 😉
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Animateur : Lionel
Chroniqueur : Johan
Réalisateurs : Alexis et Léo
Crédits Photos : Walt Disney
Date de publication : 01.12.2025

Une publication de Johan