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The Agency : Un Bureau des Légendes stylé mais ronronnant

Johan | 16 juin 2025

Petit quizz pour démarrer, si je te dis : Malotru, Rocambole, Moule a Gaufres, Cyclone, Escogriffe, ou encore Bachi Bouzouk, tu penses à quoi?
Et oui il s’agissait de pseudonyme d’espions que l’on retrouve dans la série française le Bureau des Légendes. Série devenue presque mythique constituée de 5 saisons et diffusée sur Canal + entre 2015 et 2020. Et là je te vois venir Emma, tu vas me dire , Johan tu es gentil mais on est en 2025 là, il y a peut-être quelques films ou séries un peu plus récents à chroniquer. Emma, Emma, je sais ! Alors Ce n’est pas par nostalgie que je cite cette série mais bien parce qu’elle réapparait dans l’actualité aujourd’hui via son remake américain qui vient juste de sortir : The Agency.
C’est pas nouveau, l’industrie américaine aime bien adapter des séries étrangères à succès, typiquement c’était le cas d’Homeland tirée de la série israélienne Hatufim. Et donc aujourd’hui nous avons the Agency produit par George Clooney – quand même – et avec Richard Gere et Michael Fassbender dans les rôles principaux. Bref, ça pèse un peu sur le papier. Mais la comparaison avec l’originale est-elle flatteuse ? la question se pose : quelle est la meilleure série entre les deux finalement ? Quelle est la plus prenante ? 3 2 1 le combat est lancé .
Déjà petit rappel concernant le Bureau des Légendes pour les éventuels retardataires : il s’agit d’ une série d’espionnage portant sur le service du renseignement extérieur français : la DGSE . On retrouve notamment au casting Mathieu Kassovitz, Jean Pierre Darroussin ou encore Sara Giraudeau . Le scénario nous emmenait entre Paris au siège donc de la DGSE et dans les zones à risque du moment : Sahel, Syrie, Irak, Iran, etc (comme tu sais ça manque pas les zones de tension malheureusement). Autour de ce projet , une certaine excellence entre le réalisateur Eric Rochant, le musicien Rob (qui a collaboré notamment avec Phoenix) et bien sur les acteurices .
The Agency reprend les mêmes éléments mais à la sauce anglo-saxonne. Ainsi on navigue du bureau de la CIA à Londres à des zones de conflit type Ukraine / Russie. On retrouve l’intrigue principale – celle de l’agent qui revient après plusieurs années passées sur le terrain sous une fausse identité et qui a des difficultés de réadaptation – et la majorité des intrigues annexes . Autres points communs la présence des personnages originaux et leur psyché : l’agent de terrain un peu déboussolé , le chef protecteur, l’officier de liaison méfiant, la psychologue faussement naïve, ou encore les techniciens geeks. Bref tous les marqueurs de la série originale sont là et on est plutôt content de les retrouver car ils se renouvellent dans cette version plus moderne et disons le plus stylé.
La principale différence se situe ainsi dans la forme de la série ; A un Paris classique voire parfois un peu crado, on substitue ici un univers ultramoderne et luxe fait d’hôtels 5 étoiles et de buildings rutilants. Typiquement, le réalisateur aime et abuse de scènes de nuit, avec reflets dans les fenêtres d’immeubles de verre. C’est beau mais vu 150 000 fois. De la même façon, grosse production oblige, on a des acteurs relookés en mode costume sur mesure et robes de créateurs. En somme The Agency c’est un peu Le Bureau des légendes revus par Armani .
Dans l’absolu ce ne serait pas grave – James Bond s’en sort très bien dans ce style . Mais cet effort sur la forme – ce bureau des légendes version premium- s’accompagne malheureusement d’un relâchement dans le récit. La mécanique précise du scénario et de la mise en scène qui donnait une série sous constante tension a disparu. Ca parait incroyable mais on s’ennuie dans The Agency. Pourquoi ? La série est beaucoup moins réaliste que son ainée, c’est parfois incohérent.. Par exemple, le héros revient d’une mission de 6 ans en Afrique et Dieu sait pourquoi on le fait venir pour un problème en Biélorussie (pas ‘ explication) . Là on le met en binôme avec une psychologue tout juste arrivée (toujours aucune explication) et il va résoudre quasi immédiatement le problème car il connait l’historique et le caractère de l’ensemble des généraux biélorusses (évidement aucune explication). Ca n’a pas de sens. On y croit pas.
En fait la série se focalise sur Michael Fassbender et sa maitresse Jodie Turner Smith (côté premium luxe dont je parlais tout à l’heure) au détriment du réalisme du récit et des personnages secondaires. Mais du coup c’est raté sur la composante essentielle d’une série ou d’un film d’espionnage : c’est-à-dire le suspens. Au final entre The Agency et le Bureau des Légendes, la comparaison est flatteuse … pour la version française : scénario / réalisation / tension / personnages . C’est le PSG face à l’Inter Milan, il n’y a pas photo. The Agency se laisse regarder bien entendu mais elle ne se dévore pas.


Chronique : Johan
Animation : Emma
Réalisation : Alexis
Première diffusion antenne : 12 juin 2025
Crédits photos: Luc Varley Nadav Kander Paramount+
Publié le 16 juin 2025

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Une publication de Johan


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