The Young Gods en interview

Il n’y a pas que les fleurs qui s’éveillent à la vie au printemps, il y a le meilleur de la scène genevoise qui reprend vie. Les Young Gods sortent leur 13ème album, Appears Disappear. Dans les bacs depuis juin 2025, ils nous proposent 15 morceaux puissants. Les affinités d’approche sont multiples, empreintes de curiosités sonores électroniques, de recherches de sons rock pour une effet rétro-futuriste. 

Pas de compromis économiques et commerciaux :  le confort par le consensus ne les séduit pas. Dès le début, les Young Gods choisissent le minimalisme pour continuer d’avoir la liberté de créer. Reconnus sur la scène outre-atlantique et plébiscités par les plus grands, ils multiplient les opportunités de se faire connaître. Grâce à leurs albums, grâce aux tournées et collaborations artistiques, ils s’inventent et se réinventent toujours. Même s’ils voyagent dans le monde entier depuis les années 1980: Brésil, Etats-Unis, Angleterre, Australie, Russie, c’est à Genève qu’ils ont les racines les plus fortes.

En toute honnêteté, Franz Treichler, chanteur et compositeur des Young Gods, partage son attachement à Genève, au micro de Radio Vostok: « C’est plus compliqué de travailler, de monter un projet aux States. En Suisse, c’est moins compétitif. Même si les problèmes existent, le contexte est différent».

En 1997, retour à Genève où ils montent leur propre studio d’enregistrement à la Jonction. Ces années marquent leur volonté de retour à l’indépendance artistique. Ils reprennent en main la production, écoeurés par leur expérience avec la Warner. Les collaborations seront riches et variées. Un terreau vivant pour créer des opportunités de construire d’autres fils sonores.

Ne sont-ils pas des « chasseurs de sons » avant tout ? Le son et le style des Young Gods impriment profondément l’espace musical électronique et alternatif depuis 40 ans et continuent de surprendre le public. Mais leur succès ne vient-il pas finalement de leur supplément d’âme?

Minimalisme et puissance expressive

Les voix se font rares, parfois réduites à l’essentiel. Ce sont les sons eux-mêmes qui portent le sens, plus puissants que mille mots. Pionnier d’une approche qui fait du fragment sonore une matière première expressive. Leur univers est marqué par les effets hypnotiques et lancinants. Les textures se juxtaposent, s’accumulent et se déconstruisent pour mieux se reconstruire, créant une densité foisonnante. Le résultat : une épopée sensorielle qui emporte l’auditeur presque malgré lui.

Franz Treichler avoue volontiers : « J’ai plus d’inspiration à composer avec des sons qu’avec des suites d’accord sur la guitare, c’est un travail de recherche de sons » Si la chaleur des synthétiseurs analogiques domine, les riffs de guitare rappellent sans cesse que l’ADN rock du groupe n’est jamais loin. La batterie, fil conducteur, soutient la fureur du rock frontal et la tension hypnotique, tandis que les textures électroniques apportent une dimension rétro-futuriste. Leur musique est un jeu de contrastes. A la franchise brute du rock répond la frénésie répétitive des machines, des samplers.

La richesse des « allégories sonores » provoque frisson et fascination. Chaque morceau devient un espace où l’émotion se mêle au rythme, guidant le corps et l’esprit dans une expérience immersive. La liberté de création guide chaque choix. Sans concession, depuis 40 ans, The Young Gods explorent les possibles, déconstruisant les schémas établis, et transforment l’expérience musicale en voyage où l’essentiel prime sur l’ornement.

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Invité : Franz Treichler
Animation : Adrien
Réalisation : Chloé, Marlon
Production : Stéphanie
Communication : Jenny, William
Première diffusion antenne : 21 août 2025
Mise en ligne : Emilie
Crédit image fond : Cover album Ag. Wapico, Charlotte Walker
Crédit photo image Une : William
Publié le 28 août 2025
Mis à la Une le 29 septembre 2025

Une publication de Adrien