De la poésie pour enchanter le monde
Le Printemps de la poésie fête ses 10 ans cette année et pour marquer cet événement, une première anthologie de poèmes a été publiée.
Alors, bien que cette anthologie m’ait beaucoup plu, je ne crois pas encore avoir le niveau d’un poète…surtout au vu de ma façon de parler. Bon entre nous, je ne pense vraiment pas être le seul. On l’a encore vu ce week-end, la langue est utilisée de façon assez douteuse ces derniers temps, principalement pour détruire, s’en mettre plein les poches et être vu… comme dirait l’autre : « that’s great television ». Alors, je crois que faire une chronique sur la poésie ne peut vraiment pas faire de mal. Et ça tombe bien ! Le Printemps de la poésie, qui se tient dans le canton de Vaud dès le 15 mars et jusqu’à la fin du mois a publié sa première anthologie de poèmes, écrits par des auteurices suisse-romand·es. Pour former cette collection, iels ont choisi une thématique précise : « En-chante-ment » avec comme figure de proue de cette édition, le valeureux Orphée, celui qui par son chant, enchante la nature, les animaux et même les Dieux des Enfers pour récupérer son Eurydice. Entre nous, j’ai quand même bien l’impression qu’actuellement on est en Enfer, alors c’est peut-être le moment d’enchanter le monde pour s’en sortir…
Alors, entre nous, je suis pas un grand lecteur de poésie, mais apparemment ce serait un excellent remède thérapeutique. En effet, elle apaiserait l’esprit et calmerait le stress… vu les dizaines de boîtes de sédatif pc que j’avale par mois, c’est peut-être le moment de s’y mettre. Alors, j’ai ouvert l’anthologie et j’ai lu un poème « Coucher de soleil » : Embrasement/aux lèvres de l’horizon/Ivresse et enchantement/ que nous aimerions/ ne jamais oublier/avant la rosée de la nuit » (p.57) Bon mon stress n’est pas redescendu tout de suite… Mais j’avoue je suis jaloux de celles et ceux qui savent apprécier la poésie… alors je me suis demandé : comment faire pour bien apprécier les poèmes ? Non parce que faut dire que c’est un art assez compliqué : on parle de rimes, de vers, même de pieds et d’enjambements… on se croirait au JO… c’est un peu le bordel, les mots ne sont pas dans l’ordre… c’est souvent un mélange entre un texte écrit par Yoda et un par Dumbledore… Et puis la poésie, tu ne peux pas la lire aux toilettes comme le 20minutes, ou le dernier Marc Lévy…
Je pense aussi que pour beaucoup c’est aussi le mauvais souvenir des cours de français… Rimbaud, Mallarmé, Arielle Dombasle, la poésie c’est complexe, mais j’y ai pensé et je propose trois astuces pour s’y mettre !
PREMIÈRE ASTUCE : La poésie se lit à voix haute ! Arrêtons de la lire dans notre tête, ça ne sert strictement à rien, parce que sa force ne réside pas dans le sens donné au poème, mais dans sa sonorité ! En plus, tout repose dans le rythme. Et ça se voit à la façon dont c’est écrit : Il y a très peu, voire aucune ponctuation : pas de point, ni même de virgule… à croire que tout le monde écrit de la poésie avec son smartphone. Et puis, d’ailleurs dans les messages, quand soudain il y a un point, le sens est complètement changé, ça gagne en intensité, ça devient dramatique le fameux « ok. » c’est pas la même chose que « ok » tout court !!… bah, c’est comme la poésie : pas de ponctuation, t’es libre, ponctuation il y a, c’est intense !
DEUXIÈME ASTUCE : Il faut s’y croire !! Si vous n’aimez pas lire la poésie, c’est peut-être parce que vous ne la lisez pas dans les bonnes conditions. Alors, règle importante, il faut se prendre pour un poète. On a tous une image typique en tête, par exemple, moi, j’imagine Bella dans Twilight. Pour ça, il faut s’assoir dans un fauteuil près d’une fenêtre, mettre un sweatshirt assez large, prendre une tasse de thé bien chaud, imaginer une caméra qui nous tourne autour et mettre la musique « There’s a possibility » à fond ! C’est prouvé, la poésie prend une autre saveur !
TROISIÈME ASTUCE : Accepter qu’on ne comprenne rien. C’est fou, comme on n’arrive pas à lâcher prise. La poésie c’est comme l’art contemporain, les films d’auteur ou la fascination pour le cross fit… personne n’y comprend vraiment quelque chose, mais beaucoup y trouve du plaisir. La poésie c’est ça, c’est se laisser vibrer, se laisser emporter par ce qu’on ressent en lisant. Si on repense au poème de Françoise Matthey, bah on ne comprend pas tout, mais on commence à voir des choses, comme un soleil rasant, et les couleurs roses dans le ciel derrière les montagnes un soir de juin, et ça… bah ça apaise mon stress.
Et en vrai, la poésie est partout, dans la peinture, les films colorés de Wes Anderson, les paroles de Saez… finalement, il faut juste oser lâcher prise.
En plus dans une période de désenchantement total, c’est peut-être le moment de se retourner vers nos poètes : celles et ceux qui savent parler et écrire et qui renouent avec « l’alchimie du verbe », avec la « sorcellerie évocatoire ». Dans l’anthologie « En-chante-ments », on trouve des poèmes de tous les styles : en prose ou en vers, qui enchantent, qui touchent, et certains qui n’évoquent parfois pas grand-chose, mais une chose est sûre ils ne laissent jamais indifférents. Le livre est publié chez l’édition la Veilleuse pour les 10ans du festival Printemps de la poésie qui commence le 15 mars et qui se termine le 29. Et là-bas il y aura pas que de la lecture de poèmes, mais aussi des concerts, des soirées et des rencontres…
En tout cas, ces poèmes sont certainement le sortilège qui manquait pour sortir d’un Enfer, où la folie d’un dieu Pluton menace de couper les chaînes d’un chien à trois têtes dévorant tout sur son passage.
À côté de ça, lire de la poésie ça ne peut vraiment pas faire de mal !
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Chronique : Michaël
Animation : Emma
Réalisation : Sébastien
Crédits images : Jack Taylor
Première diffusion antenne : 5 mars 2025
Publié le 17 mars 2025
Un contenu à retrouver également sur l'application PlayPodcast
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