Dub Avalanche : le dub genevois en haute altitude
Est-ce que vous faites partie des personnes qui se collent au mur de son des sound systems ? Ces installations font vibrer les foules depuis soixante ans, des jardins jamaïcains aux rues genevoises. Et grâce aux Genevois de The 18th Parallel et à Mathias Liengme, la Suisse peut une fois encore arborer fièrement un drapeau vert-jaune-rouge orné d’un lion.
Est-ce que le dub n’a pas un peu vieilli ? Eh bien non : ce genre ne prend pas une ride. Contrairement au reggae, il parle autant aux musiciens qu’aux DJs, aux chillers qu’aux teuffeurs. Bardé d’effets en tout genre, c’est un style très codifié, mais qui offre une vraie marge de créativité.
The 18th Parallel ouvre justement un nouveau chapitre avec une série d’expérimentations futuristes. Pour ce premier volume, ils invitent Roberto Sánchez, ingénieur d’exception, à revisiter dix riddims incandescents tirés du catalogue de Fruits Records.
Impossible de ne pas penser aux grandes heures de King Tubby, Scientist, Prince Jammy ou Lee “Scratch” Perry. Fruits Records s’inscrit dans cette tradition jamaïcaine où un label revisite son propre catalogue en versions dub. Dans Dub Avalanche Vol. 1, The 18th Parallel livre dix instrumentaux impeccablement joués, où surgissent puis disparaissent dans les échos les voix de légendes telles que The Viceroys, Lone Ranger, Cornell Campbell et Dennis Walks. Roberto Sánchez déconstruit, joue et propulse ces riddims dans une dimension rétro-futuriste totalement assumée.
Malgré une barre déjà placée très haut avec la sortie précédente, Fruits Records revient avec un Volume 1 qui pose clairement la première pierre d’un futur édifice majeur du dub moderne. Là où Roots Architect brillait par la présence massive de grands noms, Dub Avalanche Vol. 1 mise sur des featurings ciblés, parfaits pour attirer l’oreille des passionnés.
Comme Roots Architect, ce Volume 1 rejoint directement les indispensables du genre, aux côtés des classiques. Tu peux même faire le test : passe un morceau après du Prince Jammy ou du Mad Professor — la continuité est naturelle.
Le son de Dub Avalanche semble venir d’un autre temps ? C’est vrai qu’on retrouve ici la magie des productions à l’ancienne, bourrées de références, mais sans les défauts techniques qui accompagnaient parfois l’ère du vinyle. Fruits Records confirme sa place sur la scène internationale : une sortie cohérente, parfaitement produite, qui laisse présager un avenir radieux pour le label.
Une fois de plus, Fruits Records place Genève dans les poids lourds du dub international. À écouter en boucle pour toutes celles et ceux qui aiment le genre.
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Chronique : Adrien
Animation : Lionel
Réalisation : Paulo
Première diffusion antenne : 24 novembre
Crédit photos : Melissa Santamaria
Publié le : 27 novembre
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