Une bataille après l’autre, claque magistrale de PT Anderson
Hello,comme tu le sais c’est ma rentrée aujourd’hui et je dois avouer que côté cinéma je suis bien servi – que dis-je NOUS sommes bien servis en ce début d’automne, avec notamment pas mal de films primés à Cannes ou Venise , on en reparlera ces prochaines semaines. Mais aujourd’hui on commence en beauté avec un banger, une œuvre totale, divertissante, réjouissante qui est sortie ce mercredi. Je veux bien entendu parler … du million avec Christian Clavier et Rayane Bensetti ! Ça va respire je déconne. Non le film de ce soir c’est bien Une bataille après l’autre de Paul Thomas Anderson , Paul Thomas Anderson à ne pas surtout pas confondre avec Wes Anderson bien sûr.
Pour petit rappel on doit à Paul Thomas Anderson quelques-uns des plus grands films de ses vingt dernières années avec Boogie Nights , Magnolia ou encore There Will be blood. Wes Anderson c’est un autre style : the Fantastic Mr Fox, A bord du Darjeeling Limited, la famille Tannenbaum. Bref, on est dans le haut du panier et la Paul Thomas Anderson a placé la barre très très haut avec un film éblouissant au casting 3 étoiles, dopé avec une BO digne de Tarantino …
Une bataille après l’autre est l’adaptation libre d’un livre de Thomas Pynchon, l’auteur américain culte. Le film suit une bande d’activistes révolutionnaires aux États Unis dans un monde pas précisément daté mais plutôt contemporain. Le scénario va plus particulièrement s’intéresser à un couple dans ce groupe : Bob Ferguson (joué par Leonardo DI Caprio) et Perfidia Beverly Hills (jouée par Teyana Taylor). Ce couple va être poursuivi inlassablement par le colonel Steven J. Lockjaw alias Sean Penn.
Alors déjà premier point le casting. Perso Leonardo c’est pas trop ma came, je le trouve généralement un peu neutre , un peu fadouille , mais là j’ai dû me taire, il joue un personnage perdu essayant de sauver sa fille et il est juste incroyable. Et c’est à l’image de tout le casting crew : Teyana Taylor, Benicio del Toro, Regina Hall, ils sont tous excellents. Tu me diras des bons acteurs c’est bien mais sans bonne histoire , ça sert pas à grand-chose
Mais pour parler à ton âme de musicien, je vais prendre une métaphore musicale : je dirais que dans ce film les instrumentistes ont une partition magnifique à jouer et qu’en plus à la production on a Brian Wilson, un peu fou mais génial. Je m’explique. Le film dure presque 3 heures et la tu te dis ouh la la c’est chaud y’a pas d’entracte en plus sauf que … bah tu t’ennuies jamais. Le réalisateur Paul Thomas Anderson a toujours vécu près des studios d’Hollywood et respire cinéma depuis son plus jeune âge . C’est un passionné qui déteste s’ennuyer ou ennuyer. Et après des films plus historiques, il a décidé de réaliser un film digne du Holywood des années 70 avec action réflexion et modernité en prime. Et comment s’y prend t’il me demanderas tu ?
Déjà on pourrait dire qu’il y a 3 films au sein même ce long-métrage – ce qui – cela étant dit – est plutôt rentable pour nous spectateur . La première partie du film relève ainsi du pur film d’action. Ça dure une heure, c’est juste incroyable, avec une mise en scène à l’os, aucun gras, tu es accroché à ton siège tu enchaines les actions d’éclat du groupe révolutionnaire de type attaque de camp de migrant, braquage de banque, plastiquage. Paul Thomas Anderson arrive à nous faire ressentir cette force brute et cette excitation à se battre pour ses convictions. Bref 1ère heure chef d’œuvre. deuxième partie, autre hommage, ici au film d’évasion. Leonardo Di Caprio tente de s’échapper d’une ville avec sa fille, le réalisateur rajoute même de l’humour, et donne un côté Tarantinesque au film. Bilan: 2ème heure passée , tu n’as pas vu le temps passer , tu n’as jamais vu un film comme ça. 3ème heure et vient l’heure des duels , de solder les comptes et on rentre dans une ambiance davantage western , endroits isolés, course poursuite dans le désert , plus calme mais toujours très cool.
Effectivement, voir Une bataille après l’autre est juste jubilatoire. Mais le film va bien au-delà. Même si le réalisateur n’est pas adepte du film à message, subtilement affleure au long du récit un sentiment d’urgence, de paranoïa démontrant que la liberté est fragile , qu’avec un peu d’inattention, elle peut disparaitre. Un esprit de résistance et de solidarité irrigue ainsi le film tout en montrant en contrepoint combien nos vies sont fragiles face à la force étatique.
Ainsi, ce qui m’a notamment marqué dans ce long métrage c’est l’utilisation de la violence. Souvent dans le cinéma américain, celle-ci est utilisée contre l’ennemi et l’ennemi est souvent extérieur . Cela amène le spectateur à légitimer cette violence : Le terroriste que tu vois être interrogé ou torturé dans un container par la CIA, tu as souvent peu d’empathie pour lui. Or dans Une bataille après l’autre, la violence est glaçante car elle s’exerce sans discernement , sans garde fous . PT Anderson nous fait comprendre que ce que l’on a légitimé contre d’autres peut facilement se rediriger contre nous dès lors que l’on est considéré comme un potentiel danger.
Écoute je vais citer un petit réalisateur américain du nom de Steven Spielberg qui dit à propos de ce film (tu excuseras mon accent et mon imitation ) : « what an insane movie, oh my God ! » . Bref, voir ce film haletant au cinéma est une des absolues nécessités de cette rentrée culturelle. Il nous alerte sur le monde de demain ou la modération n’aura plus sa place ou il faudra choisir entre obéissance au pouvoir autoritaire ou résistance. De mon côté c’est déjà tout vu, mon premier acte de résistance sera de revoir ce film tant pour sa mise en scène brillante que pour l’espoir qu’il dégage – mais bien sûr … ce sera après la Vostok session de ce soir !
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Chronique : Johan
Animation : Lionel
Réalisation : Théo, Chloé , Bryce, Leo
Première diffusion antenne : 25 septembre 2025
Crédit photos : Warner Bros
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