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Kaulitz & Kaulitz: Tokio Hotel, 20 ans après

Judith | 1 octobre 2025

Je vous parle d’un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Mitaines en résilles, tartine de khôl noir sous les yeux et excellente moyenne en allemand. C’était le phénomène Tokio Hotel. Entre 2006 et 2009, ce groupe de pop rock d’origine germanique a marqué toute une génération d’ados – moi la première ! On se souvient de leur tube « Schrei » repris en chœur par des hordes de fans en transe.

Depuis une dizaine d’années, le groupe était plutôt discret… Détrompez-vous ! Le 15 août dernier, le quatuor a donné un concert en plein air à Berlin pour célébrer les 20 ans de son single mythique « Durch den Monsun ». Près de 20’000 fans, une ambiance survoltée… et cerise sur le gâteau, une tournée européenne annoncée pour 2026 !

Avec le retour de Freaky Friday, de Sex and the City ou de la Star Academy, la nostalgie des années 2000 est partout sur nos écrans. Alors forcément, l’ancienne groupie que je suis espère que ce soit enfin le grand retour de la Tokio Hotel mania. Netflix avait dû penser à nous en lançant, en juin 2024, la série de téléréalité Kaulitz und Kaulitz. On y suit la vie des célèbres jumeaux Bill et Tom Kaulitz, respectivement chanteur et guitariste de Tokio Hotel, installés à Los Angeles depuis 15 ans. Le programme cartonne, au point que la deuxième saison est sortie cet été… et qu’une troisième est déjà en tournage.

Soyons honnêtes, on n’est pas sur la série du siècle. Ça reste un show assez extravagant qui alterne interviews face caméra et scènes de vie dans des villas à plusieurs millions. On y voit beaucoup de fêtes, de yachts, de botox… ça enchaîne les cigarettes, ça boit du champagne… et finalement, ça joue assez peu de musique. Tout est calibré pour nous faire rêver devant un quotidien hors du commun, mais l’excès est tel qu’il finit par créer un léger malaise. Il y a par exemple cette scène où, après avoir raté leur train, ils décident simplement de prendre… un hélicoptère. C’est parfois drôle, parfois même fascinant, mais ça reste un peu vide sur la durée.

Pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher d’enchaîner les épisodes. D’abord parce que le réalisateur, Michael Schmitt, a le sens du rythme et du suspense. On se retrouve complètement tenu en haleine par… le prochain costume de Tom à la soirée d’Halloween d’Heidi Klum.

Ce qui nous retient, c’est surtout le duo inséparable que forment les jumeaux Kaulitz, très complices à l’image. Bill, extraverti, brille dans les soirées et les paillettes, tandis que Tom préfère la tranquillité et les moments en famille. Ils font tellement tout ensemble qu’ils ont même lancé un podcast où l’on suit leurs discussions matinales autour du petit-déjeuner.

On découvre aussi une facette plus intime de leur histoire : les tabous auxquels Bill a dû faire face en tant que personne queer et la pression énorme exercée sur ces quatre ados pour correspondre à l’image que l’industrie voulait d’eux, sans pour autant surjouer la gravité.

Au final, c’est une téléréalité étonnamment positive qui donne envie d’y revenir. Bill et Tom y célèbrent leurs liens et, franchement, ça fait du bien. Les fans de Tokio Hotel auront même droit à quelques bouffées de nostalgie en redécouvrant Gustav et Georg, le batteur et le bassiste du groupe. Restés loin du tumulte hollywoodien, ils apportent un regard amusé et terre à terre sur le quotidien flamboyant de leurs acolytes.

Kaulitz & Kaulitz n’est pas un grand documentaire musical, mais une série cocon qui donne l’impression de retrouver d’anciens amis qu’on croyait perdus de vue. D’abord, il y a l’appréhension des retrouvailles, la peur d’être déçu·e. Puis, dès qu’ils apparaissent à l’écran, tout revient : tes cris stridents, tes après-midis à scotcher des posters, la certitude que tu allais en épouser l’un des deux.

Et sans prévenir, tu te surprends déjà à préparer ton retour dans la foule.

Allez, on enfile son vieux t-shirt du Schrei Tour, on ressort son cahier d’allemand… et direction le concert de Zurich le 10 novembre 2026. Ça va être long… mais si on a pu tenir 48h sous une tente devant l’Arena, on tiendra bien jusque-là.

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Une publication de Judith


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